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Pourquoi le Sport est reconnu comme une aide efficace pour guérir d'un cancer?

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Article rédigé par Yann Franchet éducateur médico sportif et professeur d'Arts Martiaux 

Pourquoi l’activité physique adaptée améliore la vie des patients atteints de cancer en traitement ou en rémission, et, est à ce titre reconnue comme une Thérapie non médicamenteuse par les autorités de santé?...

 

 

…parce que l’activité physique adaptée, pratiquée avec l’intensité et la régularité requises par les patients atteints de cancer, en traitement ou en rémission, va influencer positivement le couple Graisse / Muscle, en faveur du muscle !

 

Elle va ainsi avoir pour objet principal de limiter la perte en masse musculaire et la prise de masse graisse que les traitements vont engendrer.

 

Les études ont par exemple montré que, dans le cadre du traitement du cancer du sein, les chimiothérapies provoquent une perte de 1,3 kg de la masse musculaire contre une prise de 3 à 5 Kg de la masse graisseuse abdominale.

 

Pourquoi, est ce donc si important d’harmoniser la relation entre la graisse et le muscle, en cherchant à maintenir à minima la masse musculaire et diminuer la masse graisseuse ?.....

 

….parce que, cette harmonie obtenue par la pratique d’une activité physique visant à une certaine intensité de contraction musculaire, va permettre au patient de bruler 3 carburants nécessaires au développement du cancer, les oestrogènes, l’insuline et les cytokines.

 

 

Diminuer la masse graisseuse permet de  lutter contre la transformation de certaines hormones comme les oestrogènes, hormones qui encouragent les cellules cancéreuses à proliférer !

On sait aujourd'hui que la graisse est un organe qui se comporte comme une glande qui sécrète des substances délétères pour la plupart des organes, dont certaines sont un important facteur de risque cancérigène.

 

L’embonpoint est constitué de cellules adipeuses où sont stockées les graisses.

 

Or il existe dans la graisse, des enzymes qui transforment des hormones en œstrogènes (aromatase), de l’insuline et d’autres facteurs, qui à doses élevées encouragent les cellules cancéreuses à proliférer.

 

Il est connu aujourd'hui que les œstrogènes sont impliqués dans les cancers hormono-dépendants, notamment les cancers du sein ou de l'utérus[] (endomètre) chez la femme.

 

En l'occurrence le cancer du sein est, dans la plupart des cas, une maladie hormonale liée à la durée et à l'intensité de l'exposition aux œstrogènes.

 

Une étude de l’INSERM a montré que le risque de cancer du sein est multiplié par 2 pour les femmes ayant des taux d’acide gras élevés dans le sang.

 

Les hommes qui n’ont que peu d’œstrogènes ne font pas ou peu de cancer du sein alors qu’ils ont une glande mammaire, rudimentaire, mais présente.

 

Diminuer la masse graisseuse par l’activité physique contribue naturellement à diminuer les risques de sécrétion de ces hormones, facteurs de croissance tumorales.

 

 

Maintenir ou augmenter la masse musculaire permet de faire baisser le niveau d’insuline (sucre), facteur de croissance de cellules cancéreuses.

Du fait de la consommation de glucose, l’activité physique fait baisser le niveau d’insuline dans le sang.

 

Or, les cellules cancéreuses se distinguent des cellules saines par le fait qu’elles consomment du sucre pour leur production d’énergie, et c’est un point commun avec le muscle en activité.

 

Lorsqu’un patient a une activité musculaire, il prend le sucre au profit du muscle, au dépends de la cellule tumorale.

La cellule tumorale et le muscle sont en concurrence métabolique.

 

 

Diminuer la masse graisseuse et maintenir la masse musculaire contribuent à lutter contre la fatigue liée aux traitements, en diminuant la quantité de cytokines inflammatoires issues de la graisse sous-cutanées et optimisant la sécrétion de la myokine libérée par le muscle.

La fatigue liée aux traitements contre le cancer est le principal effet secondaire ressenti par les patients.

 

Plus de 80% de ces derniers avoue une fatigue forte à très forte après les débuts de leur prise en charge thérapeutique.

 

L’activité physique est le seul traitement validé en Oncologie pour la fatigue liée au cancer, et aux conséquences des traitements.

 

En effet, selon l’INCA (Mars 2017), les études montrent une diminution moyenne de 25 % du niveau perçu de fatigue, pouvant atteindre 35 % dans le cas du cancer du sein, pour un patient pratiquant une activité physique adaptée pendant ses traitements.

 

Il est connu aujourd'hui, que la fatigue du cancer vient de 2 endroits ;

du côté corporel des muscles dans un 1er temps, et du cerveau, dans un 2ème temps.

 

Pourquoi ?

 

Parce que quand on a des cellules cancéreuses, l’organisme crée une réaction pour tuer ces cellules cancéreuses.

 

C’est une réaction inflammatoire qui produit des cytokines inflammatoires.

 

Si elles sont utiles pour tuer les cellules cancéreuses elles vont également  aussi induire un comportement neurologique au niveau du cerveau, qui va, en développant une sensation de fatigue, pousser l’organisme à se mettre au repos.

 

Très efficace dans le cas d’une attaque virale, type grippe, ce comportement neurologique est en revanche très contre productif dans le cas du cancer.

De surcroît, ces cytokines inflammatoires  vont générer un autre effet pervers; elles vont attaquer les muscles.

 

Cette ‘association de malfaiteurs’ qui combine fonte des muscles et comportement neurologique de fatigue génère une envie croissante de limiter les efforts, de moins bouger, créant un cercle vicieux qui accentue encore plus la fonte musculaire et qui augmente la sensation de fatigue chronique, sans que le repos parvienne à la compenser.

 

Au contraire, il est fréquent de constater l’apparition de troubles du sommeil, de douleurs récurrentes notamment au niveau lombaire, qui viennent se sur ajouter et qui malheureusement accentuent fatigue et anxiété.

 

Pourquoi l’activité physique parvient à réduire sensiblement cet état de fatigue?

 

Les scientifiques commencent à avoir un début d’explication.

 

Ils expliquent que l’antidote de l’effet néfaste des cytokines, version fatigue, sont les myokines, autres types de cytokines.

Or les myokines sont sécrétées par les muscles.

 

Les muscles sont en fait le plus gros organe sécréteur du corps.

Rien d’illogique en soit quant on prend conscience que l’homme était à l’origine conçu pour survivre en mettant son corps en mouvement et donc en sollicitant quotidiennement sa masse musculaire !

 

Cependant, le muscle, l’organe sécréteur, ne sécrète que si on le contracte volontairement.

Ainsi, la posologie en thérapie sportive requiert aujourd’hui une activité physique de 2 heures hebdomadaires,  à raison de 2 séances de 1heure, pour atteindre un seuil d’intensité de contraction de 12/15 met/h.

 

La dose efficace des myokines,  mais aussi d’une centaine de facteurs, vont ainsi être sécrétés par les muscles.

Ces sécrétions vont aider le système, à la fois à lutter contre les cellules cancéreuses, expliquant en partie les effets que l’activité physique a sur la qualité de vie, la fatigue etc…, mais aussi sur la diminution des risques de récidives et de décès.

 

Il en résulte, que selon les études,  la pratique d’une activité physique adaptée et régulière, respectant la posologie requise, réduit :                    

 

le risque de récidive de :

  • 49% pour un cancer du colon

  • 57% pour un cancer de la prostate

  • 43% pour un cancer du sein

 

le risque de décès  de :

  • 39% pour un cancer du côlon

  • 34% pour un cancer du sein

  • 35% pour un cancer de la prostate

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